SERVICE CIVIQUE VOLONTAIRE

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"Le Sénat s'enthousiasme pour un large service civique" titrait le journal "Le Monde" il y a quelques jours.
Avec tout le respect que je leur dois , je me permets quand même de penser que nos sénateurs se trompent en espérant pour ce nouveau service "civique" volontaire un autre succès que l'actuel service "civil" , lequel ne touche que 25OO à 3000 jeunes de 18 à 25 ans.
 Pourquoi ce pessimisme ? Pour 3 raisons essentielles :
Tout d'abord parce que le volontariat ne fait que rarement recette dans notre pays surtout quand il s'agit de s'engager pour l'intérêt général ou collectif. Au point qu' en 2007, plusieurs candidats à la présidence de la République, dont Nicolas Sarkozy, avaient inclus dans leur programme un service civique obligatoire de 6 mois . Mais aujourd'hui il faudrait beaucoup de courage politique pour imposer un tel service à tous les jeunes, service qui de surcroît coûterait cher. Nos dirigeants ont trop peur des manifestations lycéennes ou étudiantes. L'opposition au fameux Contrat Premier Emploi a laissé des traces!
 Justement l'emploi. Vouloir lier ce service civique à l'emploi pour en faire "une arme anti-crise" comme le déclare Martin Hirsch, est une erreur de mon point de vue. Parce que les jeunes ne voudront pas plus demain qu'hier, travailler pour un salaire qu'ils jugeront trop faible dans des emplois qui ne correspondront pas à leurs compétences.Le service civique doit donc être clairement déconnecté de toute référence à l'emploi.Ce doit être une contribution gratuite, un "don" de 6 mois à la collectivité nationale, comme l'était le service militaire supprimé en 1998..
     Enfin, troisième écueil, comme tout a un coût, le budget prévu pour ce service est insignifiant : 40 millions€ . Le budget de rénovation du Pacot-Vandracq , par comparaison,est de 70 millions € !
 Que faire alors ?
Je ne prétends pas régler cette question ici . Toutefois,pour ne pas rester sur une critique négative je me permets de vous faire part de quelques propositions qui pourraient être étudiées :
-le principe de l'obligation pour garçons et filles, de servir 6 mois entre 18 et 25 ans dans une activité qui pourrait être sans rapport avec leurs compétences mais  bien comprise comme un service citoyen généraliste.Il n'y a en effet pas adéquation entre les capacités de chacun et les activités susceptibles d'être retenues.
-une indemnité payée par l'Etat,( et non un salaire), couvrant les frais essentiels
-une activité que les communes seraient tenues de proposer hors du champ administratif ou confidentiel  ; ou une activité proposée, dans les mêmes conditions, par un organisme agréé ou l'Etat.
- une activité permettant de "doubler" un salarié ,sans le suppléer . Ce qui implique que le jeune ne serait jamais seul face à une tâche et que le chômage ne serait pas aggravé.
- des périodes de " regroupements citoyens" encadrant les périodes d'activité,sans esprit d'embrigadement ou de lavage de cerveaux,bien sûr.
Suis-je un doux rêveur  ?  J'imagine bien que ce service citoyen obligatoire ne serait pas la panacée. Ce pourrait être quand même "une arme anti-crise."..sociale.

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