ALLOCUTION EN HOMMAGE A ALI ACHOURI 23 JUIN 2014

Publié le par lambersart-yvon cousin

ali achouriA LA DEMANDE DE CERTAINS D'ENTRE VOUS , je me permets de reproduire ci-dessous le texte que j'ai lu le 23 juin en hommage à Ali ACHOURI ancien conseiller municipal

Merci M le Maire de permettre cet hommage à Ali Achouri que beaucoup d'entre nous connaissaient et appréciaient..

S'ils sont nombreux les élus locaux qui se dévouent au bien commun , ils sont plus rares ceux qui le font sans autre ambition que de servir leurs concitoyens . Ali était de ceux la.

Comme disait le général de Gaulle «  restez sur le droit chemin, vous y rencontrerez peu de monde «  . Ali était sur ce chemin . Un peu comme un petit prince venant de Tunisie , la chaleur au cœur, découvrant à 20 ans avec étonnement et curiosité notre pays qui deviendra le sien, voulant même y rester par delà la mort.

Avec Souad son épouse aussi intelligente que dévouée,et ses trois enfants intellectuellement brillants Ramzi, Chérine et Nizar, il s'est installé progressivement et durablement au Pacot Vandracq au point qu'en 2008, il apparaissait évident qu'il fallait l'inviter à entrer au Conseil municipal.

Alors toute l'équipe des élus et le personnel municipal ont découvert un homme attachant, toujours souriant , conscient et consciencieux.

On dit toujours du bien de ceux qui nous quittent. Pour Ali, il n'est nul besoin de mentir.Ces dernières semaines témoignent de l'influence qu'il a pu exercer sur le quartier et sur certains d'entre nous.Ce n'est pas pour rien que de nombreux Lambersartois se sont déplacés mardi dernier à la Mosquée de Lille . Beaucoup d'entre nous ignoraient le rituel funèbre musulman. Beaucoup se sont unis derrière l'imam et ont prié Dieu , Allah ; Mahomet et Jesus Christ pour recommander Ali. C'était d'abord cela Ali : un homme d'union, respectueux des croyances , respectueux de ses voisins de quartier, de sa ville, des institutions républicaines et démocratiques. Tout dans la vie d'Ali marquait cette aspiration à l'union et au respect mutuel.

S'il a accepté de s'investir au conseil municipal, s'il s'est engagé au centre social et à la radio RPL, c'était tout naturellement avec le sourire qu'on lui connaît tous . C'est par petites touches qu'il nous incitait les uns et les autre sà aller vers plus de compréhension, vers plus de solidarité., vers plus d'humanité.

Combien de fois ne l'ai-je entendu venir me confier les difficultés de l'un ou de l'autre ou dénoncer une injustice .S'il fallait décerner un prix de conseiller municipal proche, très proche des ses concitoyens, intermédiaire précieux entre la population et les élus ou les services municipaux, Ali se verrait décerner la palme d'or.

Tout ce qu'il apprenait sur le terrain il le remontait au premier adjoint que j'étais : un parterre de fleurs mal entretenu, des dalles de trottoirs qui se descellaient, le chien qui aboie pendant des heures en l'absence de ses maîtres ,le lampadaire qui n'éclaire plus, des graffitis et des tags qui enlaidissent les murs du quartier....Vous seriez étonnés du nombre de fois où il m'appelait pour m'informer .J'entends encore sa voix et sa formule habituelle «  Je ne veux pas te déranger Yvon , ou... il faut que je te dise , et si tu pouvais faire telle ou telle chose.

Comment pouvait-on lui refuser quelque chose ? Ses demandes, ses observations , ses suggestions s'exprimaient toujours avec douceur et même au téléphone on devinait son sourire.

S'il fallait une preuve de son implication et de la reconnaissance que lui vouent les gens du quartier , je la trouverais dans l'élan de solidarité qui s'est créé autour de Souad depuis l'hospitalisation définitive d'Ali .
Sa maladie s'est déclarée en septembre dernier . Après avoir eu l'espoir de la vaincre, après avoir continué courageusement son travail au Rectorat, il a fallu se résigner et admettre que les forces le quittaient.Il avait froid, toujours froid . Nos réunions de campagne électorale se faisaient dès lors chez lui pour ne pas le fatiguer . Ses amis de bus ne l'ont plus vu quatre fois par jour .Jacques n'a plus eu l'occasion de lui crier de l'arrière à l'avant «  Bonjour M le Député ! » devant des voyageurs étonnés.

Quand son hospitalisation est devenue inéluctable, Souad a été entourée et déchargée de certaines tâches.La sympathie s'est manifestée dans les actes . Des voisins lui apportaient les repas , un autre a tondu la pelouse , d'autres encore l'accompagnaient .Certes ces aides et ces soutiens font partie de la tradition musulmane mais dans le monde égoïste où nous vivons ils n'en sont que plus remarquables.Ils témoignent aussi de l'estime dans laquelle est tenue cette famille.

Ce n'est peut-être ni le lieu ni le moment pour plaisanter mais j'ai appris en assistant il y a quelques semaines aux funérailles du jovial Colin Bothwell, conseiller municipal anglais de Southborough que c'est aussi une forme d'hommage que de rappeler certains moments heureux ou gais du défunt. Nous avons bien ri ce jour là dans l'église entre deux prières .

Pardonnez moi donc de bousculer un peu la bienséance .Nous savons tous ici que Ali aimait plaisanter . Non pas en racontant quelque histoire salace mais en introduisant lui même de l'humour -jamais méchant- dans ses propos.Je suis certain qu'il apprécierait de m'entendre rappeler sa dernière plaisanterie .C'était il y a 15 jours . Avec Bernard Coffyn et son gendre Martin nous rendions visite à Ali au centre O. Lambret. .En sortant de voiture une belle pluie d'orage nous a trempés . Dans la chambre la chaleur était étouffante et Ali proposa à Martin d'enlever ses vêtements .Martin lui dit que s'il se déshabillait les infirmières viendraient en nombre à la porte . Et Ali de reprendre : » Trop tard , je suis passé avant toi ! »

C'était aussi cela Ali .Consciencieux certes, dévoué certes, respectueux des hommes et des lois, tolérant autant que souriant . La pointe d'humour en plus .

Ali, notre ami . Il n'y a qu 'une lettre qui change dans ces 2 mots. Le « L » devient « M » comme dans le verbe aimer .Ce n'est peut-être pas un hasard.

Je ne sais plus si c'est dans la bible ou dans les propos du général américain Patton que l'on trouve cette belle formule « le malheur de le perdre ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l'avoir connu » .N'est-ce pas les sentiments que nous éprouvons tous ici, ce soir ?

M le Maire, je vous remercie encore d'avoir organisé cette cérémonie .Oserais-je émettre un vœu ?

Pour que l'absence imposée d'Ali nous pèse moins , accepteriez-vous de proposer au Conseil Municipal de dénommer « passage Ali Achouri » la percée récente , le passage entre la rue Rostand et la rue du Bourg , comme on a dénommé en son temps l'allée du docteur Havet, un autre homme digne de notre souvenir. Il y a bien aussi un boulodrome au Pacot mais à ma connaissance Ali n'a jamais pratiqué la pétanque. L'image du passage entre le Pacot Vandracq et le reste de la ville me semble mieux lui convenir.

Merci à tous de vous être associés à cet hommage

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T
<br /> Merçi ,Yvon, de faire partager au plus grand nombre d'entre nous ce moment qui fut ,sans nul doute emprunt d'émotion ,mais aussi de souvenirs heureux . Ali a du ,de "là haut" , sourire, comme il<br /> l'a toujours fait ,et ce sourire etait adressé à nous tous . Bravo pour ta requête, et faisons circuler l'information le plus possible lorsque l'inauguration du nouveau passage portant le nom<br /> d'Ali aura lieu ,afin que l'hommage qui lui sera rendu soit le plus large possible . Bien amicalement ,Thierry .<br />
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M
<br /> Bravo Yvon. Très bien écrit et très émouvant. Cela représente vriament notre ami Ali qui va bien sûr manquer terriblement au Pacot comme à chacun d'entre nous.<br /> <br /> <br /> Merci Ali pour tout ce que tu as fait ! Nous ne t'oublierons pas<br />
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J
<br /> Merci Cher Yvon pour cet élogieux hommage à<br /> Ali.<br /> Comme tu le sais j' étais présent et personnellement<br /> je ne crois pas avoir été capable de rendre à Ali un quelconque hommage, mais j'ai tenu à m' associer a celui de ce lundi soir au château De Gaulle.<br /> J'ai été très sensible à l' union de pensées et tout<br /> comme de nombreux Lambersartois, je garderais à jamais ce sourire qui en disait si long.<br /> " Au revoir ALI, tu resteras en<br /> nos mémoires comme en nos coeurs".<br /> Jean François<br />
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B
<br /> Merci pour cet hommage à Ali; son sourire et ses éclats de rire vont beaucoup me manquer: je m'arrangeais souvent pour être près de lui lors des inaugurations car sa bonne humeur était<br /> communicative.<br /> <br /> <br /> Je n'ai pu participer à ses obsèques (je remarche à peine) mais j'adresse à sa famille et à tous ceux qui l'ont connu et aimé mes très sincères condoléances<br />
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C
<br /> Je suis tres triste d'apprendre le deces de Ali<br />
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