LES SEPTS COQUILLARDS (5)

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"-Et je remets une jatte à tout le monde ? " proposa Clovis toujours prêt à servir à boire quand il avait soif.
-"Oui mais c'est le dernier parce qu'après je prends les commandes !" coupa la douce Cunégonde avant de laisser la parole à Eudes de La Gorgue à qui c'était le tour de raconter ses meilleurs souvenirs de croisade.
Il n'avait pas encore pris épouse, Eudes, mais chacun savait bien qu'il était porté sur la chose. Ni Didier l'évêque de Thérouanne ni le sire Robert de Béthune, son suzerain, n'arrivaient à contenir ses ardeurs.Un peu vantard avec ça.
 Il commença donc à raconter son aventure du Pont-Aux-Nonnes
"Ma petite troupe était dans le Limousin et progressait à plus d'une lieue à l'heure. Un soir que nous bivouaquions, un de mes compagnons vint me dire que de l'autre côté de la rivière il y avait un couvent qui abritait plusieurs dizaines de nonnettes .Mais la rumeur courait qu'à la nuit tombée personne ne devait plus franchir le pont, sous peine d'une mort immédiate !
.Comme mes compagnons j'avais bien fait voeux de chasteté et d'abstinence tant que je porterais la tunique des croisés mais on n'y tenait plus. Après tout une tunique on peut l'enlever et la remettre, non ?.pensais-je finement. 
Ce premier interdit  moralement écarté, il restait le pont. C'est moi qui ai eu l'idée du test .
 "- Envoyons notre bouc,dis-je. S'il revient vivant, nous pourrons à notre tour farnchir le pont sans risquer notre vie !" Mes amis étaient émerveillés par tant d'intelligence.
Le berger qui savait parler à l'oreille des boucs mit donc le bouc en train en lui disant que de l'autre côté de la rivière il trouverait chèvre à son pied.L'autre partit immédiatement. Quand il se présenta à la porte du couvent,il béguéta plusieurs fois et deux religieuses vinrent lui ouvrir. Il entra....
 Deux heures plus tard les deux religieuses réapparurent à la porte, on ne sait pourquoi.J'ai tout de suite interprété leur retour comme une invitation et j'ai ordonné à mes hommes de me suivre. Notre émoi était palpable !!!.
 Nous entrâmes et nous nous trouvâmes chacun face à une nonne qui selon la tradition hospitalière nous lava les pieds.Elles nous aspergèrent même d'ambre. Ce que,je le confesse, était une précaution vu notre état de crasse. Tout se présentait donc bien.
 Au signal de la mère abbesse chaque fille de Dieu nous invita à monter dans les cellules. Chacun avait la sienne qui nous invita à entrer chez elle. On ne se fit pas prier, vous pensez bien!
 Dès que nous fûmes entrés les nonnes refermèrent les portes à clef et de l'extérieur nous dirent :"- Que le Seigneur vous accorde un bon repos, Messire" Et elles disparurent dans la chapelle où toute la nuit elles prièrent pour nous. Croyez moi, mes amis, j'ai vu là la main de Dieu. C'était un message divin que nous avions reçu !
 Le lendemain,  ni sereins ni apaisés, nous repartîmes, marris mais fiers de notre croix. Nous n'avions pas cédé à la tentation !. Depuis, chaque année, au premier jour de l'an, j'envoie mes voeux de chasteté à la mère-abbesse et j'ai décidé de  ...... (à suivre)

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CAUSES PERDUES<br />  <br />  Dieu, mon compagnon de route,<br /> Quand je serai seul contre tous,<br /> Donne-moi de croire encore que tu seras là,<br /> A mes côtés.<br /> Et dans ma solitude<br /> Que tu viendras partager,<br /> Donne-moi encore un compagnon<br /> Une compagne<br /> Avec qui espérer et construire<br /> Un présent, un avenir<br /> C’est ma prière ;<br /> C’est aussi celles des causes perdues.<br /> Quand un peuple est seul,<br /> Livré aux exactions du plus fort,<br /> Que lui reste t-il sinon une communauté<br /> D’hommes et de femmes<br /> Qui viendra le sauver<br /> Qui viendra le guérir<br /> Que lui reste t-il donc, si ce n’est toi
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